lundi 3 octobre 2016

La fugue - feuilleton napolitain (2)


 

Aimer (et photographier)





















Parler d’amour ou parler de photographie, ça revient un peu au même.
On a envie de se rapprocher de l'autre, plus que d’habitude, on se tait et on essaye de toucher furtivement son visage des yeux. C’est ce qui m’arrive quand je choisis de faire une photo.



C’est troublant et ça n’a rien à voir avec l’idée d’avoir une belle photo à capturer. Ce qui soit dit en passant se résumerait à enregistrer mécaniquement un quelque chose qui est déjà donné, tout cuit.
Comme dans un running sushi.

Perso, je ne capture rien, je ne suis pas un chasseur et je capte pas super bien, ce qui fait de moi un très mauvais récepteur. C’est plus du désir, de l’empathie, parfois même les gens me font marrer, mais pas méchamment. De toutes façons, quand on aime on ne peut pas ne pas se sentir un peu responsable de ce que l’on a aimé, même le temps d’une photo.

Je fais attention à ceux que je photographie et à leur image, après. C'est un lien charnel avec un moment, un visage, un paysage ; un peu comme avancer la main pour caresser du bout des doigts une sculpture dans une expo, pendant que le gardien a le dos tourné.



Je ne sais pas s’il y a plus de désir dans ces photos de Naples que dans mes photos de Guadeloupe, par exemple. Mais il y a certainement plus d’affection, ou c’est une tendresse sans ombre, celle que l’on pourrait ressentir pour une famille lointaine qu’on ne voit pas assez souvent pour se disputer avec et sur les manies de laquelle on passe volontiers.

Comme les chiens. Bon, j’aime les chiens, je l’avoue sans peine et surtout quand ils sont l’image vivante de l’amour en laisse, de l’amour malgré tout et surtout de leur maître.






Ou la moustache. Mais, de la même manière qu’un gros nez n’a jamais déparé un beau visage – c’est ma mère qui aimait à me le dire – la moustache n’est pas forcément un obstacle.


















 

Sans doute moins que la cravate. 

C’est ce que j’aime le plus à Naples, l'ouverture à la faute de goût. C’est comme à la maison, les bouquets à soupe ont le droit de cité et c’est très bien comme ça.

Mais on reparlera de l'amour plus tard. La semaine prochaine, on va vers la lumière.

(À suivre…)

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